Le long du littoral corse, on trouve partout les fameuses « tours génoises ». Elles sont devenues un symbole de l’Île de beauté, découpant le paysage d’une présence tranquille. Quelle est l’histoire de ces tours ? À quoi servaient-elles ? Lesquelles peut-on découvrir de plus près ? On vous emmène le long du littoral.
L’histoire des tours génoises
Les tours génoises ont été édifiées dès le 15e siècle pour la défense de l’île et le suivi du commerce maritime avec la perception des taxes douanières. Plus d’une centaine de tours génoises ont vu le jour (120 étaient dénombrées en 1730 !), dans tous les styles et situées à des emplacements stratégiques, parfois surplombant des panoramas incroyables. Les torregiani étaient les gardiens des tours et les garants de la sécurité de l’île. Les tours génoises étaient disposées tout le long du littoral, de façon stratégique afin de pouvoir communiquer les unes avec les autres.
Ainsi, les torregiani pouvaient communiquer avec les autres tours à l’aide de feu, de fumée ou même avec le son des colombu, un coquillage de conque. Le colombu était utilisé en cas de danger. Il paraît qu’il suffisait d’une heure pour qu’une chaîne se forme entre les tours : toute l’île était alors avertie de la présence d’un danger, ce qui permettait à la population de se mettre à l’abri. La seconde fonction des torregiani étaient de percevoir les taxes sur l’agriculture et le commerce maritime.
Les torregiani étaient recrutés dans la population corse et ils étaient payés avec les taxes locales. Ils avaient l’obligation de ne pas quitter la tour où ils étaient assignés. Ils vivaient par équipe de 2 à 6 hommes par tour et ils devaient observer l’horizon de jour comme de nuit, en se relayant. Ils ne pouvaient quitter la tour que 2 jours, pour le ravitaillement et pour la paie. L’exigence d’une telle vie a entraîné des désertions et certaines tours génoises ont été laissées à l’abandon.
Découvrir les tours génoises
Aujourd’hui, 67 tours (torri en corse) sont encore debout. Beaucoup sont classées aux monuments historiques et certaines bénéficient de travaux de restauration. On y découvre l’organisation intérieure des tours génoises. La porte d’entrée étaient située à plusieurs mètres du sol afin d’éviter les intrusions non désirées. Les tours étaient constituées de 3 étages. Au premier étage, les réserves de munitions, d’eau et de nourriture étaient entreposées dans un cellier.
Le second étage était dévolu à la pièce de vie commune aux 6 gardiens. Au sommet de la tour, les gardiens devaient effectuer leur tour de garde. Pour passer d’un niveau à un autre, il fallait utiliser des échelles et des trappes. Les tours génoises sont construites en pierres (en granite, en schiste ou en calcaire) et font entre 12 et 17 mètres de haut et entre 8 et 10 mètres de diamètre. Elles peuvent être carrées ou rondes. Certaines sont à créneaux, tandis que d’autres sont en mâchicoulis.
Il est aujourd’hui possible d’accéder à des tours génoises, accessibles par des sentiers aménagés et balisés. Au Cap Corse, vous pourrez découvrir notamment la Tour de Nonza, la Tour de Negru et la Tour de Farinole (tour restaurée et habitée). La région d’Ajaccio vous permettra de contempler la tour de Paratala Tour de Capo di Moro ou encore la Tour de Campomoro. N’oubliez pas aussi la Tour d’Olmeto vers Bonifacio.
Les tours couronnent l’île de Corse et accueillent les visiteurs de façon immuable. Les tours génoises sont nombreuses et elles représentent tellement le paysage corse que vous ne pourrez que vous arrêter pour les admirer.